Combien coûte la production d’un anime japonais ?

La production anime est un est une processus qui exige beaucoup plus d’efforts et de ressources que ce que l’on pourrait croire à première vue. C’est un média plus ancien que l’animation 3D, qui dépend aujourd’hui davantage des interfaces IA, des ordinateurs et d’un budget plus important.

L’animation 2D, comme l’anime, met davantage l’accent sur les animateurs traditionnels et est devenue une alternative aux méthodes d’animation plus coûteuses.

C’est pourquoi on se pose souvent la question suivante : quel est le coût de la création d’un anime ? Quel est le coût de la création d’une saison d’anime à partir de zéro ?

Je ne dis pas saison pour rien. En effet, même la création d’une simple OVA (Original Video Animation) de 30 minutes prend plus de temps et d’argent que vous ne pouvez l’imaginer.

Alors, quand il s’agit d’une saison de 12 épisodes ? C’est au moins 12 fois plus de ressources qui sont utilisées. Bien sûr, les ressources utilisées ne sont pas comparables à celles d’une superproduction hollywoodienne, mais cela représente tout de même une belle somme.

Un anime, comme la plupart des œuvres d’art, n’est pas l’œuvre d’un seul créateur. Ce n’est pas seulement un animateur qui fait bouger les personnages à l’écran. Il y a la direction artistique, la production sonore, la conception des décors, la chorégraphie de l’animation et tant d’autres choses qui se combinent pour créer votre série préférée.

Et tout ce travail ? Ce n’est pas donné. Pour une saison de 13 épisodes, on estime à environ 2 millions de dollars le coût total de la production. Comme la plupart des entreprises de divertissement, la création d’un anime n’est pas une promenade de santé.

Mais pourquoi sont-ils si coûteux à créer ? Outre l’animation, de quoi a-t-on besoin pour créer une série ou un film d’animation japonais de qualité ? Et les coûts finissent-ils par justifier le produit créé ? La réponse à ces questions varie.

Certes, l’anime n’est plus un passe-temps de niche consommé illégalement, c’est un phénomène mondial aujourd’hui. Mais ce phénomène est-il assez important pour justifier l’argent qui y est investi ? Lisez la suite de l’article pour en savoir plus.

Comment un studio d’animation planifie-t-il la production d’un anime ?

Le chemin qui mène d’un simple manga à une adaptation en anime n’est pas vraiment linéaire. Les responsables des studios doivent d’abord étudier le marché et examiner les tendances actuelles. Puis, une fois qu’ils ont trouvé quelque chose qui correspond à leurs besoins, ils doivent acquérir les droits d’une histoire auprès du mangaka (créateur du manga) et de la maison d’édition qui la distribue.

C’est alors que le studio entre dans la phase de conception. C’est là qu’il commence à tester de minuscules bribes d’animation, à créer les personnages et à voir comment ils se déplaceront au cours de l’histoire. Cette phase permet de définir l’ambiance esthétique de l’anime et de créer son style d’animation caractéristique.

Vient ensuite la phase du storyboard, au cours de laquelle les scénaristes, les producteurs et les réalisateurs s’assoient pour traduire l’histoire des dessins en une image animée. La composition et les décors de l’anime seront déterminés, afin de créer une histoire cohérente et fidèle au matériau d’origine. Bien sûr, des libertés peuvent encore être prises, mais c’est parce que les choses diffèrent du papier à l’animation.

Si l’anime passe ces deux étapes, il devient une production d’animation à part entière, avec un budget alloué et un plan à l’esprit. C’est là que les animateurs principaux viendront créer des images clés, peaufiner la conception des personnages et des décors, etc.

Viennent ensuite le découpage et le montage. Avec un réalisateur à la barre, l’animation sera complétée par le travail sur les dialogues, la production de la bande sonore et la direction artistique.

C’est à ce stade que l’anime prend toute sa dimension, devenant plus qu’une collection de dessins et de scènes d’animation isolées. Les acteurs vocaux sont invités à participer à la narration et à donner vie aux personnages. Enfin, l’ensemble est envoyé au montage pour devenir le produit final.

On peut donc dire que la création d’un anime est un processus beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine. Le nombre de personnes engagées peut facilement faire grimper le prix de production d’un seul épisode. Par exemple, un seul épisode de One Piece vaut 90 000 dollars en valeur de production. Ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser et expliquer les coûts élevés.

À quel point une production d’anime peut-elle être coûteuse ?

Le coût de réalisation d’un anime est directement lié à la qualité des productions et au nombre d’épisodes créés. Certains Shonen figurent parmi les animes au budget le plus élevé jamais réalisés, mais cela peut s’expliquer par le fait qu’il y a tellement de scènes à animer que les coûts augmentent.

Bien sûr, il y a aussi des animes plus longs, qui coûtent plus cher parce qu’ils sont diffusés sur des marchés différents et nécessitent un travail de traduction ou parce que la qualité de l’animation est différente.

Cela dépend également des studios, les maisons de production comme le Studio Ghibli ayant le budget le plus élevé, ce qui fait d’eux les ténors de l’industrie. D’autres studios à gros budget, comme MAPPA, Kyoto Animation (KyoAni) et Ufotable, ont créé des œuvres très médiatisées telles que Jujutsu Kaisen, Demon Slayer et Violet Evergarden.

Selon les statistiques disponibles, le film d’animation le plus cher jamais créé est Le conte de la princesse Kaguya de Studio Ghibli, avec près de 54 millions de dollars. Il s’agit de la dernière œuvre d’Isao Takahata, cofondateur du Studio Ghibli, et il s’agit d’une animation traditionnelle entièrement dessinée à la main.

Mais la palme de la série animée la plus chère à produire par épisode revient au classique culte Death Note. Le budget de cet anime a été estimé à 1 000 000 de dollars par épisode diffusé.

Est-ce que les coûts élevés de la production d’animes sont justifiés?

En fin de compte, l’anime est un investissement, comme les autres moyens de divertissement. Il n’est pas créé gratuitement et doit être rentable pour continuer à exister. Un anime qui n’est pas à la hauteur, du point de vue du studio, ne vaut pas l’argent qu’il a coûté à produire.

L’animation est une activité coûteuse et le simple fait qu’elle soit regardée ne suffira pas à compenser le coût de production. Au Japon, les anime ne rapportent pas beaucoup d’argent lorsqu’ils sont diffusés. Alors, comment les studios d’animation couvrent-ils les coûts ? C’est là que le merchandising entre en jeu.

Il n’est pas surprenant que les franchises de la culture pop, telles que les animes et les films, dépendent fortement des ventes de produits dérivés pour accroître leurs bénéfices. Beaucoup d’animes tirent l’essentiel de leurs recettes brutes de la vente de copies physiques des bandes originales, des coffrets de DVD et même de contenus supplémentaires tels que les CD de fictions audio.

C’est particulièrement vrai pour les anime qui dépendent fortement des produits dérivés, comme Mobile Suit Gundam et d’autres anime de mécha, où des produits comme Gundam Building Kits sont un hobby en dehors de la franchise elle-même. Et puis il y a aussi les figurines, certains animes ayant même une édition collector spéciale pour commémorer une date ou une occasion particulière.

Heureusement, grâce à des sites de streaming comme Crunchyroll et Netflix, l’industrie de l’anime a connu un énorme boom des ventes et se développe rapidement. Les gens commencent enfin à comprendre la valeur de ce média sur le marché international et imitent le genre dans d’autres pays.

Avec le succès de séries comme Castlevania et Avatar : Le dernier maître de l’air, l’anime est reconnu pour sa grande influence sur l’industrie de l’animation.

Non seulement il est devenu plus facile d’y accéder, mais les coûts élevés nous permettent d’obtenir des animes d’une qualité exceptionnelle à tout moment. Avec l’engouement qu’ils suscitent, les fans d’anime sont en plein essor. Quelle époque pour être en vie !